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21.05.2015 20:37

Gilbert Frayssines, dit "le quique", nous a quitté

On prend souvent la mesure de la "dimension" d'une personne au moment de son décès. Son absence définitive nous fait prendre conscience de la place qu'elle occupait dans la vie sociale du village et de la commune. Gilbert Frayssines, souvent appelé "le Quique" par les plus anciens ou les plus proches, était de celà. Ancien conseiller municipal durant deux mandats, ancien président du club des aînés, ancien membre de la société de chasse de Varennes, Gilbert s'est toujours complètement investi dans la vie associative et sociale de Varennes et des alentours. Son caractère entier, certainement "forgé" par la vie, cachait une réelle sensibilité. Beaucoup de nouveaux habitants du village s'accordent pour dire à l'unanimité, que Gilbert a été la personne la plus accueillante du village à leur arrivée. Il est vrai que Gilbert a toujours été au devant des gens, même lorsque la maladie l'a envahi et affaibli, il a toujours continué à se déplacer pour aller voir les autres, sur le banc sous le préau ou sous les marroniers... avec courage et dignité. Une foule très nombreuse s'est retrouvée à ses obsèques dans l'église de Varennes puis au cimetière du Born, où il a été enterré dans le caveau familial, près de ses parents. L'émotion était palpable durant toute la cérémonie.
Nos condoléances les plus sincères à Jeannette, sa femme, à ses deux enfants, Patrick et Nathalie, et leur famille proche.
Adieu Gilbert, reposes en paix!

Ci-dessous, en souvenir, un article réalisé en 2007 par AC, paru dans le bulletin municipal 2010.

Paroles d'anciens
Avec Gilbert Frayssines, dit le "Quique"
Gilbert Frayssines ( retraité, 76 ans):
Je viens d’ entamer ma 60 ème saison , en effet j’ai pris mon premier permis en 1946. Autrefois, avant la loi Verdaille (1950), il n’y avait pas de fédération, chacun pouvait chasser partout, en toute convivialité. On utilisait des fusils à broches, principalement de calibre 16 et peu de 12. Maintenant, les fusils sont à amorce centrale. Par économie et obligation, car nous n’avions pas trop les moyens à l’époque, nous nous fabriquions  nous-mêmes les cartouches : dans du tube en carton, nous mettions un dosage de  poudre, un petit carton dessus, puis la « bourre », un autre petit carton, ensuite le plomb, un autre petit carton, et enfin on sertissait le tout. Sur le dernier carton, on inscrivait à la main le calibre des plombs utilisés. La majorité des chasseurs des environs chassaient le lapin , qui était en quelque sorte le gibier de tout le monde, le perdreau étant plutôt prisé par les gens de la ville, qui chassaient avec des chiens d’arrêt. Nous, nous utilisions des chiens courants de petites tailles, sans race bien définie, des bâtards, qui convenaient parfaitement pour le lapin. Nous chassions  par nécessité  pour manger le gibier ou pour le vendre, ce qui nous permettait d’acheter de quoi fabriquer des cartouches. Il y avait peu de lièvres et s’il nous arrivait d’en tuer un, nous le mangions avec les copains, le Dimanche car en semaine, nous n’avions pas trop le temps, avec notre travail. L’hiver, nous chassions la grive. Les sangliers, contrairement à maintenant n’étaient pas sédentaires, ils n’étaient que de passage et il était rare pour nous d’en tuer, tout comme les chevreuils d’ailleurs, on en voyait moins que maintenant. Aujourd’hui, je chasse encore malgré mon âge pour me sortir de la maison où je resterais trop souvent sur la chaise longue. De plus, marcher dans la campagne, prendre l’air, me donne le sentiment  d’être plus proche de la nature, ce qui me procure beaucoup de plaisir. J’aime également entendre les aboiements des chiens courants lorsqu’ils  sont sur la piste d’un gibier. D’ailleurs depuis l’ouverture, je n’ai pas encore donné un seul coup de fusil. Je recherche aussi l’ambiance, la convivialité des retrouvailles avec d’autres chasseurs, le fait de  partager une  passion commune qui va au-delà des barrières et origines  sociales. Malgré tout, je pense que cette saison sera la dernière pour moi, car tout a une fin.